mercredi 4 mai 2011

Deux moments exceptionnels.

Dimanche 25 avril, nous avons vécu une aube de Pâques particulière. Les pèlerins partis de Die à 5 h ont réalisé une jonction à 7 h à la Croix de Justin avec les marcheurs du Sentier huguenot qui, eux, arrivaient de Rimon et Savel.
Au fur et à mesure de leur arrivée au sommet, les randonneurs étaient accompagnés avec un « Aux quatre coins de l’horizon » joué au violon par Noémie Woodward pasteur du Haut Diois. Après un petit déjeuner réparateur, la célébration au lever du soleil a rassemblé tous les participants , chrétiens ou pas…Un moment très fort qui s’est terminé par un « A toi la gloire » clamé en pleine montagne en direction des vallées…


Samedi 30 avril un concert au temple de Die a réuni deux grandes artistes : Anne l’Espérance, soprano québécoise et Monique Cieren claveciniste bien connue dans la région. Les spectateurs ont été subjugués par le programme baroque minutieusement choisi pour mettre en valeur la voix et l’instrument. Une excellente conclusion à la semaine du sentier huguenot (Celui-ci vient de se constituer en association le 29 avril à Mens).

Yves Levin


 

jeudi 28 avril 2011

Passage du Col de Menée

28 avril 2011

Pullover, anoraks, gants et bonnets étaient une fois de plus de sortie pour le passage du Col de Menée, ce qui n'a pas empêché une bonne trentaine d'amis et de partenaires d'accueillir le randonneurs à la Croix érigée en souvenir des exilés huguenots. Le lieu de passage est devenu ainsi le lieu de rencontre entre Diois, Triévois et amis du Lubéron, du Queyeras, d'Allemagne... passionnés par la même histoire et partageant le mot d'ordre de "Tolérance" bien actuel.

Au moment ou les randonneurs quittent le Diois ce blog se termine provisoirement. La semaine "Exil et Tolérance", organisée sans structure porteuse, sans salarié, sans aucune subvention a été un succès grâce à de nombreux bénévoles dans les associations qui travaillent autour du patrimoine (à Pontaix, Ponet, Valcroissant, Châtillon; Aucelon...) les paroisses réformées, les offices de tourisme et syndicats d'initiative, le bénévoles des communes de Rimon et Savel et Châtillon, Diois-Jumelage, Die-Cantat.... Ils ont été rejoint par les professionnels (hébergeurs, accompagnateurs et guides, cuisiniers, musiciens, comédiens, journalistes...) qui sont tous allés au-delà de la simple prestation marchande. Nous avons profité de l'apport de connaissance de Paul Castelnau, de Christa Gombel et de tant d'autres. Merci à tous

Notre pensée va à ceux, nombreux, qui sont aujourd'hui sur les chemins de l'exil.

lundi 25 avril 2011

Eloge du randonneur mouillé


Samedi 23 avril 2011
Pas après pas le marcheur avance, les yeux rivés sur les cailloux. Le paysage doit être joli, mais le brouillard a ramené l’horizon à une centaine de mètres. On reviendra sous le soleil…

Goutte après goutte l’anorak résiste à la première averse et montre ses faiblesses à la deuxième. Le pantalon commence à coller : juré, avant la prochaine rando on complétera le matériel…

Virage après virage le chemin devient boueux et colle aux chaussures. Vivement qu’on arrive…

L’équipe à l’arrivée attend au sec, anticipant la mauvaise humeur des marcheurs… et se trompe. Sourire au lèvres, soulagé d’être arrivé, le randonneur mouillé accepte un bivouac sans douche et sans lit pour repartir dans la nuit sous d’autres gouttes de pluie.

Chapeau !
(ci-joint, en cadeau pour les marcheurs, le poteau de carrefour de Fontcouverte sous le soleil)

samedi 23 avril 2011

Aucelon, Col de la Chaudière, Ponet ...

22 avril 2011
Randonnées et découvertes étaient au programme de ce vendredi. Pendant qu'une quinzaine de marcheurs itinérants montaient avec les ânes de Pascaline de Bourdeaux au Col de la Chaudière, d'autres découvraient le petit sentier "de la rivière" à Aucelon et goûtaient le pain encore chaud, sorti tout droit du fournil communal. Aucelon, avec son histoire protestante et sa bibliothèque, mais surtout avec sa population actuelle, peu nombreuse, mais active et volontaire dans ce "bout de monde" ne peut que surprendre des citadins....


Le soir une autre équipe locale s'est mobilisée pour l'accueil: les deux associations de Ponet-St. Auban, celle, chargée de la restauration du temple, et celle qui anime le village, ont invité à "soupe et lecture". Le temple était donc le cadre tout à fait logique pour "casser la croûte" (fallait-il dire "rompre le pain" ?) et le récit d'une itinérance avec les ânes (fallait-il dire "cheminement spirituel" ?).

jeudi 21 avril 2011

Quand les chemins ont beaucoup d'oreilles... sous les casquettes.

Jeudi 21 avril 2011 à Bourdeaux
Quelques-uns des randonneurs partis pour l'itinérance jusqu'à Mens étaient franchement surpris: une bonne cinquantaine de marcheurs avec casquettes et sac à dos étaient rassemblés sur la place du marché à Bourdeaux. Barbara et Pascaline, qui avaient fait le chemin jusqu'à Genève avec leurs ânes ont effectivement rencontrer beaucoup d'amitié pendant leur voyage, amitié qu'elles souhaitaient rendre et partager en invitant toutes les personnes rencontrées à ce "prologue" de la semaine Exil & Tolérance au Pays de Bourdeaux. Un véritable succès.

Le randonneurs partis vers Poët-Célard, le président et les vice-présidents de l'Office de Tourisme de Bourdeaux ont fait découvrir leur village. 
Petit pays des préalpes drômoises Bourdeaux comptait au 17° siècle 200 familles protestantes et 6 familles catholiques. Les paysans de cette région, pour lesquels il était très difficile d'émigrer après la révocation de l'édit de Nantes (interdiction de vendre de terres...), ont prouvé leur enracinement en gardant leurs convictions pendant trois ou quatre générations malgré les persécutions et une conversion de façade. Après la révolution française la paroisse réformée a rapidement acheté la grande église catholique pour en faire son temple... Comme disait Paul Castelnau, ancien pasteur de Bourdeaux, à Dieter Wulf, journaliste pour la radio allemande: Les gens de Bourdeaux ne parlent pas beaucoup, mais ils réfléchissent pendant les heures de travail dans les champs et ils n'oublient rien.

mercredi 20 avril 2011

J-1


Interroger la météo 10 fois par jour n’a jamais fait briller le soleil. Mais les organisateurs de la randonnée et des diverses manifestations (notamment celles en plein air) aimeraient croire plutôt le site qui annonce des nuages et des éclaircies et que celui qui annonce « des averses et de la pluie » ( y a-t-il une différence ?).

C’est donc l’incertitude… tout à fait supportable quand on la compare aux incertitudes des exilés, mais les décisions sont (presque) prises :

Les randonnées auront lieu par tout temps. Prévoyez un équipement adéquat.

Le bivouac et le repas du soir sur les prairies de Fontcouverte sont maintenus ; on cherche encore une solution de repli en dur pour le repas, si la pluie est trop forte. Gérard et Cathy, nos musiciens seront avec nous et leur bonne humeur fera partir les nuages ; en revanche l’animation astronomie est annulée.

L’aube de Pâques à la Croix de Justin est toujours maintenue. La paroisse prendra une décision samedi après-midi.

mardi 12 avril 2011

Partager une soupe au temple de Ponet

Le village et le temple de Ponet sur le chemin des huguenots :
Même si le village ne se situe pas sur le topo guide officiel, (comme ceux de Saillans, Pontaix, Sainte Croix, Pont de Quart), le village est riche d’un patrimoine culturel protestant (Temple rénové, cimetières familiaux) et d’un esprit de partage au sein de ses habitants.
Nous renouvelons donc notre participation à la semaine « Exil et tolérance » (du 21 au 30 avril).
L’an dernier, 70 personnes, pour moitié habitants et pour moitié pèlerins ou touristes ont été accueillis autour d’une soupe, pour écouter Christian Jeanmart nous lire « Aller simple, le récit d’un voyage compliqué » qui nous a permis de mesurer combien les effets de l’exil résonnent de façon universelle.
Le vendredi 22 avril 2011, il viendra nous dire un texte original  et peut-être plus léger « Quand les chemins d’exil ont des oreilles », ou le récit d’un pèlerinage particulier effectué l’an dernier dans notre Diois.
Nous vous accueillerons autour de la soupe, au Temple de Ponet (6 km de Die) dès 19h30 (Récit à 20H 45)
Réservation (car le temple est petit) au 04 75 22 02 98.
PAF : 10€ ou 8€ (Associations Ponet notre village et Association des amis du temple).

FD pour Association Ponet notre village

samedi 2 avril 2011

Repas animé et observation des étoiles sur le Plateau de Solaure

« Exil & Tolérance » est une semaine de randonnées et de découvertes sur le sentier international « Sur les pas des huguenots », qui traverse le Diois. Elle a lieu du 21 au 30 avril 2011.

Le samedi 23 avril, veille de Pâques, les randonneurs monteront leur bivouac sur le plateau de Solaure (vers la bergerie de Fontcouverte) avant de repartir dans la nuit, comme les réfugiés huguenots, vers la Croix de Justin. A l'aube ils y seront accueillis par la paroisse réformée de Die, qui s'y réunit pour une « Aube de Pâques »

Le Syndicat d'Initiative de Die vous invite à rejoindre les randonneurs au bivouac pour un repas en commun et une soirée amicale sous les étoiles. Au menu: Salade composée, navarin d'agneau, tarte aux noix et ... observation des étoiles avec Brice Reynaud (et Paul Castelnau comme invité d'honneur), chansons avec Cathy et Gérard de « Jours de Fête »

Repas (vin et café compris) et animations : 20 €
Pour ceux qui souhaitent participer en plus au bivouac et à la randonnée de nuit: 40 €
Inscription obligatoire avant le 15 avril à l'Office de Tourisme de Die

lundi 21 mars 2011

Spectacle "Pour un bout de pain"

Attention changement d'horaire:
le spectacle aura lieu le 25 avril à 18h dans l'ancienne Abbaye de Valcroissant

Pour un bout de Pain” relate l’émigration italienne de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la moitié du XX Siècle. Des témoignages recueillis sur des textes et auprès des immigrés eux-mêmes, sont le fil rouge de ce spectacle théâtralisé.
Sur une musique originale, Daniele Conserva chante les vicissitudes des travailleurs en dialecte piémontais (de la Valsesia) et en langue italienne et française.
Quelques éléments communs des immigrants soulignent l’émotion et l’intensité dramatique de ce récital non dépourvu cependant d’humour et de clins d’oeils provoquant des sourires.
Ce spectacle rappelle des histoires de femmes et d’hommes disparus.

Daniele Conserva
Acteur et chanteur professionnel, il est aussi l'auteur et l’interprète de spectacles de théâtre et de musique depuis 1972.
Compositeur de ses chansons en dialecte, en italien et en français.
Auteur-interprète de nombreux récitals, metteur en scène de compagnies théâtrales, il a travaillé dans d’importants théâtres à Milan, Turin et dans le nord de l’Italie. Il a participé à des films et à des spectacles à la RAI Télévision Italienne.
Etudiant en l’histoire de l’Emigration Piémontaise et Italienne, il est auteur et interprète de spectacles sur ce sujet dès 1999, qui ont été donnés en Italie, en France et en Suisse.
Il est aussi l’auteur de recueils de poésies dialectales publiés dès 1977, ainsi que des livres photographiques sur les années 50 et 60 dans les petites vallées montagnardes.
Il a enregistré en juin 2003 un CD, avec ses chansons dialectales, sous le titre «La musica la vola pian» et en Octobre 2007, un autre CD «S'io fossi un re» avec ses chansons italiennes.

vendredi 4 mars 2011

Repères (2): Le Temple de Ponet, une halte sur le Sentier Huguenot



Ponet St Auban est un petit village à cinq kilomètres de Die dans la Drôme. Le temple date du XIII ème siècle. Il est situé à la place de la chapelle du château qui se trouve actuellement au-dessus du bâtiment.

Le temple de Ponet, tout comme celui de Die, est la propriété de la paroisse Réformée de Die.
L’histoire raconte qu’en 1659, sous l’Edit de Nantes, « le seigneur de Ponet voulut faire fermer le temple, enlever sa chaire et détruire ses galeries. Le pasteur Abraham Achard s’en plaignit au Conseil Presbytéral de Die qui envoya un notaire au seigneur pour lui signifier qu’il n’en avait pas le droit car le temple était dans le temps porté par l’Edit… »

Les communautés de Ponet et de Saint-Aubari furent réunies vers la fin du 17ème siècle, mais jusqu'à la Révolution, leurs habitants eurent des seigneurs différents selon qu'ils vivaient d'un côté ou de l'autre de la Drôme. Ponet, sur la rive droite, et Saint-Auban sur la rive gauche, fusionnèrent en une seule commune vers 1790.
Faute de pont il fallait aller traverser la Drôme à Die pour se rendre de Ponet à Saint-Auban. . La toponymie religieuse {ravin de l'Eglise, ravin et col des Chapelets) rappelle l'installation de moines dans la vallée de Saint-Auban au 12e siècle. Ponet a appartenu aux évêques de Die puis à la famille d'Urre au 15ème. En 1644, l'ensemble de la population de la localité était protestant.
Le village compte aujourd'hui 89 habitants suite à l'installation de jeunes couples.


La restauration du temple a commencé en 2006 sous la responsabilité de l'Association et sous le contrôle du Patrimoine de la Drôme. Les différents restaurateurs sont: l'entreprise Cros et vieux pour la toiture, Laurent Oddos pour la nef avec le Greta de Die, l'atelier Jouve-Malfato pour le choeur , le verrier Chilibroste pour les vitraux et l'entreprise Chauvinc pour l'extérieur.

Les vitraux de Ponet devaient allier à la fois le passé historique et spirituel du lieu avec l’utilisation actuelle plus large et tout public. Aussi, nous avons opté pour du non figuratif, laissant passer la lumière au maximum et faisant allusion à des symboles locaux : la vigne , l’eau et la croix.
Les armes d'un évêque sont trouvées au mur Est, malheureusement le centre de ce symbole est détruit, comme c'est souvent le cas, ici vraisemblablement au moment de la Révolution.
Ponet était placé sous la protection d'un évêque jusqu'en 1792. Ce qui confirmerait la datation de ce décor XVIII ème. L'inscription "DIEU EST AMOUR" peinte sur un bandeau rose et appartenant au décor du faux-appareil a été conservée, et simplement débarrassée du bandeau qui l'entourait.
Une litre funéraire avait été décelée au moment des sondages préalables. Ce niveau est le plus ancien niveau trouvé dans ce Temple. Il a été décidé d'en garder une partie visible.
Ainsi sur le mur Est sont présents les trois niveaux de décors.
http://huguenotsinfo.free.fr/temples/photos/ponet_fresques1.jpg

Les animations (concerts, expositions et célébrations) ont repris depuis 2007 en partenariat avec l'association "Ponet notre village". Nous avons d’autres idées pour plus tard, en particulier la création d’un sentier « sculpturel » autour du village, avec une exposition extérieure d’artistes. Le but de cette opération, en plus de la protection du patrimoine, est la réappropriation du lieu par les habitants du village et une revalorisation générale du site.


RESTAURATION DU TEMPLE DE PONET
Apportez votre soutien à l’Association des amis du temple de Ponet pour la sauvegarde de ce monument, et profitez d’une réduction d’impôts
Amis du temple de Ponet - La Boroille – Route d’Ausson - 26150 DIE


mardi 22 février 2011

Prolongation de la randonnée dans le Trièves : Week-end 29 avril – 1er mai

Nos voisins et amis du Trièves, de l'autre côté du Col de Menée, sont depuis longtemps très présents dans la mise en place de l'itinéraire européen. Rien de plus normal qu'ils reprennent le flambeau et continuent la randonnée ...

Voici le programme:

Jeudi 28 avril : Les Nonières – Col de Menée – Avers
Passage du « Col de Minuit » sous les contreforts du Mont-Barral. Avant le pique-nique nous participerons à un moment de recueillement au col pour se souvenir de l’histoire des exilés. Nous entrons dans le Trièves un autre pays : Le paysage s’ouvre sur l’Obiou et les sommets des Ecrins se profilent au loin. Nous descendons l'étage des forêts pour rejoindre celui des cultures des premiers villages, comme Saint Maurice-en-Trièves. Nous rejoignons Avers, hameau de la commune de Lalley.
Nuit au gîte des Ombelles.
M : 750 m; D : 830 m ; 6 h 30 de marche.

Vendredi 29 avril : Avers - Mens
Nous cheminons par une alternance de champs et forêts typiques des paysages vallonnés du plateau pas si plat que cela… Nous passons à quelques encablures des dernières vignes emblématiques du Trièves, que des passionnés ont à coeur de faire revivre. Nous passons au hameau du Perrier puis dans un paysage de bocage qui a souffert du remembrement de la première moitié du XXème siècle : haies et arbres champêtres maillent encore le paysage, et accompagnent le randonneur. Nous découvrons la bourgade de Mens au dernier moment, ramassée dans un repli de terrain.
Nuit au gîte Atamanta de Pré Faucon.
M : 200 m ; D : 225 m ; 6 h 30 de marche

Samedi 30 avril : Mens
Matinée consacrée à la visite de Mens, chef-lieu de canton à la vie culturelle très riche et de son marché du samedi, véritable institution séculaire, point de rencontre des producteurs locaux. Une animation au Musée du Trièves ou en plein air complètera la demie journée.
L’après-midi nous ferons l’ascension toute proche du Châtel (1937 m) qui évoque étrangement le bonnet de Calvin. De son sommet, nous découvrirons le plateau matheysin, la vallée du Drac, l’Oisans, les Grandes Rousses, le Vercors et la lointaine Chartreuse.
Nuit au gîte Atamanta de Pré Faucon.
M : 715 m ; D : 715 m ; 4 h 30 de marche

Dimanche 1er mai : Mens – La Mure
On imagine les exilés huguenots, après un accueil bienveillant à Mens, se remettre en route en direction du Nord, vers des contrées bien moins hospitalières. Le Drac, franchi au petit pont en pierre de Cognet marquait à la fois la limite de l’Occitanie et l’entrée en territoire farouchement catholique. Cognet est donc le premier village qui marque notre entrée en Matheysine, pays minier, où les ouvriers étaient aussi agriculteurs. Le train qui descendait l’anthracite vers Grenoble est aujourd’hui un train touristique renommé. Séparation à La Mure à 16h.
M : 550 m ; D : 450 m ; 6 h de marche
Possibilité de rejoindre la gare SNCF de Grenoble par le train touristique.

Pour plus d'information voir le site de Pascal Lluch, accompagnateur en montagne dans le Trièves
http://www.randopays.com/randopays-en-france/trièves-itinérant/sur-les-pas-des-huguenots-6-jours/


Pour s'incrire:
Vercors Escapade (qui propose des forfaits avec hébergement et des journées de randonnée accompagnée Tél 04 75 22 07 62 – contact@vercors-escapade.com – www.vercors-escapade.com

dimanche 20 février 2011

Gastronomie Huguenotte - Hugenottische Küche

Pendant la semaine « Exil et Tolérance » les restaurateurs du Diois vous préparent (et interpètent) des recettes anciennes:

Soirée bivouac, chansons et astronomie 
sur les paturages de Solaure le samedi 23 avril:
Salade composée
Navarin d'agneau
Tarte aux noix
(Repas préparé par l'Aubergerie de Barnave)
Réservations Office de Tourisme 04 75 22 03 03


Au "St. Domingue" à Die le dimanche 24 avril:
Flan de printemps
Crépinette d'agneau
Charlotte au chocolat
(Réservations au 04 75 22 03 08)

Au Clos des Lilas à Châtillon, le mardi 26 avril:
Fin velouté de poire et céleri
Délice de volaille farcie
Soufflé glacé aux fraises
(Réservations au 04 75 21 40 15)


Casse-croûte huguenot dans l'auberge "La Tune de l'Ours" à Boulc
Mercredi 27 avril à 12h30

Soupe d’antan, buffet terroir, vin et café
Prix 12,50€ - Réservation obligatoire au  04 75 21 12 94

Les menus proposés le 27 avril par « Le Mont Barral » ne sont pas encore connus.

Cette initiative est possible grâce à Christa Gombel et sa famille, dont les ancêtres ont émigré de Menglon dans le Diois à Ehringshausen-Greifenthal dans la Hesse. Patiemment elle a collectionné tout ce qui touche à la cuisine et au patrimoine huguenot. Auteure de plusieurs livres elle propose des séminaires de cuisine huguenotte (www.maison-rambaud.de)


Während unserer Wanderwoche « Exil&Tolérance » werden die Köche des Diois wieder alte hugenottische Rezepte nachkochen oder neu interpretieren.

Auf den Almwiesen von Solaure:
Gemischter Salat
Lammragout
Nusskuchen
( Reservierung Office de Tourisme 04 75 22 03 03)

Im St. Domingue, in Die Sonntag 24. April:
Frühlingsflan
Crépinette vom Lamm
Schokoladencharlotte
(Reservierung bei 04 75 22 03 08)
Im « Clos des Lilas », Châtillon, Dienstag 26. April:
Samtsuppe von der Birne und Sellerie
Gefülltes Geflügel
Geeistes Erdbeersoufflé

Das Menü vom 27. April im « Mont Barral » ist noch nicht bekannt.

Diese Initiative war nur möglich durch die Unterstützung von Christa Gombel und Familie, deren Vorfahren von Menglon im Diois nach Ehringshausen-Greifenthal in Hessen ausgewandert sind.
Mit viel Geduld hat sie alles gesammelt, was die Küche und die Kultur der Hugenotten betrifft. Als Autorin von mehreren Büchern bietet sie heute Kochseminare zur hugenottischen Küche an. (www.maison-rambaud.de)

jeudi 13 janvier 2011

Le dépliant de promotion est sorti

A tous nos amis : nous comptons sur vous pour faire connaître la semaine "Exil et Tolérance 2011" !

Notre budget de promotion étant très limité vous disposez pour cela essentiellement de deux outils :
  • le programme détaillé de la semaine, téléchargeable sur le lien ci-contre
  • un dépliant avec les grandes lignes du programme envoyé sur simple demande par l'Office de Tourisme de Die (Tél 04 75 22 03 03  - contact @diois-tourisme.com). Ce dépliant existe aussi en allemand.
Merci de votre soutien !


Das neue Werbeprospekt ist da !

An alle unsere Freunde und Sympathisanten: wir zählen auf Ihre Mithilfe bei der Werbung für unsere Wanderwoche "Exil & Tolérance 2011". 

Da unser Werbebudget sehr begrenzt ist haben Sie vor allem zwei Unterlagen dazu zu Ihrer Verfügung:
  •  das vollständige Programm, das man auf dem link hier rechts herunterladen kann
  •  ein Prospekt (auf deutsch oder französisch) das der Verkehrsverein von Die Ihnen und Ihren Freunden gerne zuschickt (contact@diois-tourisme.com)
Vielen Dank für Ihre Unterstützung !


mardi 4 janvier 2011

Les huguenots du Diois sous Louis XIV : histoire d'un étranglement

Introduction du Mémoire de master II de l'université de Savoie sous la direction de Frédéric Meyer
par Pierre Muckensturm, septembre 2010.


Pierre est un de nos accompagnateurs. Il peut vous envoyer la totalité de son mémoire sur demande: p.mucken@free.fr

Ce mémoire a pour objet de rechercher les modalités de l’étranglement, ou de la tentative d’écrasement des communautés protestantes du sud Dauphiné et plus particulièrement du Diois, le Diois s'entendant au sens large, la partie drômoise du diocèse de Die (le Triève, qui faisait également partie de ce diocèse et qui comptait une importante communauté réformée a été étudié en détail par Pierre Bolle dans ses nombreuses publications, Cf. bibliographie).
Il n'a pas pour objet de ce placer spécifiquement du point de vue des protestants, d'analyser leurs stratégies de résistance, ou même leur héroïsme ou encore de faire leur martyrologe mais de recenser au niveau régional les acteurs principaux de la vaste offensive contre le protestantisme, que ce soient les pouvoirs institués civils, militaires ou religieux, ou des associations, comme la compagnie de la propagation de la Foi et avant elle celle du St esprit, ainsi que les méthodes qu’ils ont mis en œuvre pour venir à bout de la Réforme ou "d'extirper l'hérésie", comme le formule la compagnie de la propagation par exemple. Et ces pouvoirs sont nombreux, parfois concurrents mais souvent coordonnés, et leur imbrication peut parfois sembler inextricable.
Dans la hiérarchie des pouvoirs, nous commencerons par évoquer les intendants du Dauphiné, Pierre Cardin le Bret puis Etienne-Jean de Bouchu, puis les évêques, Daniel de Cosnac, évêque de Valence et de Die de 1650 à 1687 au premier chef, pour le rôle de premier plan qu'il a joué contre les huguenots : précurseur dans les destructions de temples, pourfendeur de protestants dans ses prestations lors des assemblées du clergé de France. A ce titre il est d'ailleurs considéré comme un des promoteurs de la Révocation.
Nous examinerons le rôle des cours de justice et plus précisément celui joué par le parlement de Grenoble, dont certains présidents (il y en avait jusqu'à dix au total) se sont illustrés par leur zèle anti-huguenot, puis celui des cours de justice secondaires : la justice mage de Die, la sénéchaussée de Crest et le Présidial de Valence, dont le rôle est en retrait par rapport à celui du Parlement de Grenoble, puis nous évoquerons tout particulièrement le rôle de la compagnie de la propagation de la Foi de Grenoble, coordinatrice de l’offensive tous azimuts et qui semble relier tous les pouvoirs précédemment cités : au moins deux des présidents du parlement de Grenoble en sont membres actifs, les chefs militaires n'ont visiblement pas grand chose à leur refuser, les assemblées se tiennent souvent chez et en présence du prince évêque de Grenoble et le réseau de la compagnie, rien qu'en Dauphiné est impressionnant, et il peut être relayé au besoin par celui des autres établissements de la compagnie, dans les villes les plus importantes du royaume. Et dans le cas précis du Diois la compagnie est informée dans les détails par son réseau de curés ou d'envoyés spéciaux sur les opportunités de conversions volontaires ou forcées , de la situation des enfants qui semblent vulnérables pour une conversion, dont elle organisera éventuellement l'enlèvement, et les occasions de promouvoir ou de récompenser des Nouveaux Convertis qui lui semblent méritants, le tout succédant à la période de destruction des temples pour lesquelles elle a joué un rôle occulte mais efficace.

Limites du sujet et méthodologie :

Même s'il n'y a pas a proprement parler de spécificité propre à la région de Die dans les stratégies des pouvoirs contre les huguenots, de même qu'il n'y a pas de spécificité proprement dioise dans le noyau protestant du Sud-Dauphiné, nous avons retenu l'ensemble Die - Crest - Bourdeaux en débordant parfois sur la région de Nyons comme entité géographique cohérente formant le sujet du mémoire, ce qui recoupe a peu près l’arrondissement de Die aujourd’hui, même si les limites géographiques du Diois historique sont assez floues (Bourdeaux y est parfois inclus et ailleurs on parlera du pays de Bourdeaux).
Ces limites ne tiennent pas seulement à la diffusion de la Réforme en bas Dauphiné mais également à la méthodologie de la recherche: les décisions importantes et les jugements concernant les huguenots du Diois sont essentiellement prises à Grenoble, les grandes affaires étant rarement de la compétence de la justice mage de Die ou de la Sénéchaussée de Crest.
Et la consultation de milliers de folios des procédures et jugements du Parlement de Grenoble, de dizaines de registres de la compagnie de la propagation de la Foi et de centaines de mandements de l'intendance du Dauphiné oblige à un travail de tri par origines géographiques des justiciables (que l'on pourrait appeler victimes dans le cas des sujets de la propagation) et ces origines ne sont pas toujours précisées, les instances grenobloises n'ayant pas de chambres séparées par entité territoriale.
Et de ces consultations il ne ressort pas de différence de traitement entre les communautés de Die, Crest, Bourdeaux et Dieulefit, toutes des places fortes de la réforme, les justiciables étant souvent constitués en groupes d’origine géographique variée, mélangeant les huguenots du bas Dauphiné.
Et ceci est cohérent avec ce que l'on sait de la vie des communautés de l'époque : les assemblées du désert des années 1683 - 1688, comme celle du camp de l'éternel dans la forêt de Saou (en août 1683), regroupent des protestants venant des quatre coins de la région. De même les groupes d’émigrants arrêtés dans l’actuel département de l’Isère et déférés devant la cour criminelle du parlement du Dauphiné sont souvent bigarrés : originaires de tout l’actuel département de la Drôme, mais qui se joignent souvent avec des huguenots de Gap ou de Veynes, voire du Languedoc ou du Montalbanais.
Ceci étant, la ville de Die est emblématique pour la Réforme française, elle a eu le privilège d’accueillir une des sept académies protestantes que comptait le royaume de France, active de 1604 à 1684, et au plus fort de la vitalité de la communauté réformée, à l’époque des visites pastorales de l’évêque Charles de Léberon en 1634[1], la communauté catholique de Die tenait toute entière sous le porche de la cathédrale.



Les acteurs :

Il est difficile dans le cadre d’un mémoire rédigé en un an d’être exhaustif sur tous les intervenants de l’offensive anti-protestante et de tous les aspects qu’elle a pris, et d’exploiter les très nombreux documents d’archive récoltés. Certains acteurs seront à peine évoqués, comme les jésuites de Die, dont le nombre et l’action sont surtout symboliques (ils n’étaient que deux pendant longtemps) et d’autres acteurs comme les Capucins seront ignorés, faute de temps pour traiter leur action comme elle le mériterait. Les aspects financiers de la lutte contre les protestants seront peu développés, bien qu’il y aurait sans doute suffisamment de données d’archives concernant la confiscation puis la mise en régie des biens des religionnaires pour consacrer un mémoire universitaire à ce seul sujet.
De même, comme il n’est pas possible de traiter de manière exhaustive l’action de l’ensemble des intendants de la province en matière de religion, nous avons choisi d’en privilégier deux, Pierre Cardin le Bret, qui en fonction à l’époque de l’édit de Fontainebleau, pendant les années cruciales de 1683 à 1686 et Etienne Jean Bouchu, souvent appelé de Bouchu, celui qui aura été le plus longtemps en poste, qui est également celui pour lequel il y a le plus de documents d’archives, et de loin.

Questions de terminologie :

Il n’est pas toujours évident de qualifier l’entreprise de démolition du protestantisme qui a eu lieu sous Louis XIV ; Le terme de persécutions anti-protestantes n’est pas trop fort, mais il diffère de celui qu’on a pu prendre envers des ethnies ou des groupes d’origine géographique précise : on n’a pas persécuté une ethnie, ni même une lignée ou une famille en tant que telle, mais une religion, ou l’opinion religieuse d’individus, qui sont rapidement à l’abri de la colère du pouvoir dès qu’ils donnent des signes suffisant de conversion à la R.C.A.R. et d’ailleurs la stratégie des pouvoirs vise souvent clairement à briser l’unité familiale, en encourageant les conversions séparées des enfants et des femmes.
Les autorités du Dauphiné, à presque tous les niveaux, ont systématiquement tenté d’éradiquer le protestantisme (ou la Réforme), par une grande variété de moyens, en commençant par s’en prendre aux symboles, les temples et les signes ostentatoires du culte, y compris à la tenue sacerdotale des pasteurs[2], puis les pressions se sont faites économiques par les interdictions professionnelles, se sont considérablement renforcées avec le logement des troupes, puis on s’en est pris aux enfants des religionnaires par un système élaboré qui mettait les mariages protestants hors la loi et permettait d’enlever à leurs parents pratiquement tous ceux que la compagnie de la propagation de la Foi décidait, le tout accompagné de prosélytisme et d’incitations économiques positives, maniant avec un égal bonheur la carotte en plus du bâton. Suit une vaste offensive judiciaire contre les personnes avec les arrestations d’émigrants puis avec les vagues de condamnations à mort ou aux galères pour assemblées clandestines des années 1688 et 1689, qui furent renouvelées plus tard. De fait, la collaboration de tous les pouvoirs institutionnels, civils, religieux et militaires à cette entreprise, l’ampleur de l’action touchant à quasiment tous les domaines de la vie a rendu impossible le statut de protestant. Cette interdiction n’est pas seulement théorique par l’Edit de Fontainebleau de 1685 (quoi que l’édit de Révocation laisse une réserve dans la formulation de son paragraphe final sur « les dits de la R.P.R. qui pourrons demeurer dans notre royaume »), elle est impossible de fait par la diligence ou le zèle de l’ensemble des pouvoirs locaux du Dauphiné, ne laissant le choix qu’à deux possibilités, un exil périlleux ou une conversion, rarement sincère au demeurant. On peut donc légitimement qualifier cette entreprise de tentative d’éradication systématique de la Réforme en Dauphiné.

Bornes chronologiques :

Il a été convenu que le mémoire s’inscrirait dans la période du règne personnel de Louis XIV, c'est-à-dire de 1661 à 1715, par souci de cohérence. Cependant des retours au début de l’épiscopat de Mgr De Cosnac à Valence s’imposent parfois (il obtient le poste en 1653) et la politique de la compagnie de la propagation de la Foi de Grenoble, un des principaux acteurs traités dans ce mémoire, connaît une continuité dans son combat contre la Réforme depuis les années 1650, aussi certains documents cités seront antérieurs à 1661. D’autre part les recherches sur l’action des caisses de conversion en Dauphiné, si elle mettent en évidence une grande activité dans les confiscations et les mises en régie des biens des religionnaires n’ont pas laissé apparaître de liste de N.C. stipendiés avant 1723, ce qui est en dehors de la période convenue.
Et, sans surprise, la plupart des documents d’archive que nous avons trouvé concernant l’accablement des huguenots dénotent une activité intense, allant crescendo du début du règne de Louis XIV jusqu’en 1689, la répression marquant ensuite le pas dès que les effets de la guerre de la ligue d’Augsbourg (de 1688 à 1697) se font sentir, au point que même les registres de la compagnie de la propagation sont moins prolixes après 1689, puis on note une légère reprise de l’activité anti-huguenote à la fin du 17° siècle, marquée par quelques nouveaux édits ou promulgations, et pendant la guerre de succession d’Espagne de 1701 à 1714 les protestants du Dauphiné connaissent un répit relatif.



[1] Eugène Arnaud, Histoire des protestants du Dauphiné, au XVIe, XVIIe , et XVIIIe siècle, en 3 volumes, volume 2 page 326, Mgr de Leberon dénombre 40 catholiques à Die.
[2] Par un arrêt royal du 30 juin 1664, conservé aux A.D. de la Drôme en série D 71.